Mort Garson

Lorsque Sacred Bones a commencé son projet de réédition de Mort Garson en 2019, la renaissance du phénomène culturel a démarré pour de bon. Peu de temps après, on entendait ses Moogs pétiller dans des séries, des documentaires, des podcasts, des morceaux de hip-hop et autres. Comme une plante vivace qui revient à chaque nouveau printemps, les archives de Mort Garson ont permis une nouvelle floraison impressionnante. L’album Journey to the Moon and Beyond révèle encore de nouvelles facettes de son son. On y trouve la bande originale du film de blaxploitation Black Eye de 1974, ainsi que de la musique publicitaire récemment exhumée. Sur « Zoos of the World », Mort Garson met en musique la vie des animaux sauvages pour une émission spéciale de la National Geographic datant de 1970. Le joyau de ce coffret est sans aucun doute la bande sonore de Mort pour la retransmission en direct de l’alunissage d’Apollo 11 en 1969, telle qu’elle a été entendue pour la première fois sur CBS News. C’est un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour Moog. En six minutes, Mort Garson évoque de vastes fantaisies, des sons de vaisseaux vrombissants, des bruits suspendus en apesanteur et des études scintillantes. Il met en valeur ses nombreux états d’âme : doux, exploratoire, fantaisiste, un peu naïf, le tout formant un ensemble glorieux. Peut-être qu’à l’époque, on a jugé Mort Garson grossier et opportuniste d’appliquer ses claviers à des sujets tels que les signes astrologiques, l’occulte, le hippisme, les plantes d’intérieur ou l’atterrissage sur la lune. Mais plus que la plupart des autres pionniers de l’électro, il avait prévu son intégration dans notre vie quotidienne, la façon dont elle nous permettrait de nous engager dans le monde.